Lorsqu’un enfant est aimé, il évolue en s’attachant à découvrir qui il est, ce qu’il aime.
En revanche, quand un enfant ne se sent pas aimé, il s’efforce laborieusement de combler ce vide d’amour en cherchant à démontrer ses mérites et attirer l’attention, ce qu’il fait en s’efforçant d’assimiler, comprendre et s’adapter à ce qu’on lui demande, espérant ainsi mériter l’amour.
À l’âge adulte, on le voit obnubilé par le besoin d’être toujours plus en forme, plus beau, plus performant, développant dès lors des troubles narcissiques, c’est-à-dire qu’il finit par s’aimer ou s’admirer plus que la normale…
Lorsque ce trouble touche beaucoup de gens, on dit que c’est alors la société qui devient narcissique.
Trahison
La contrepartie qu’un narcissique peut éventuellement percevoir en se conformant aux attentes n’a cependant rien à voir avec l’amour.
Dans notre société, la soumission est récompensée par le droit à la consommation, prendre du bon temps, profiter.
Malheureusement, nous vivons une époque qui tend à limiter de plus en plus la consommation matérielle.
Dès lors, ceux qui avaient compensé le manque d’amour par la performance, l’adaptabilité et l’obéissance pour obtenir des biens matériels se retrouvent de nouveau confrontés à leur carence affective.
Or, être confronté à ses peurs et ses déceptions relationnelles rend fou.
Pour se préserver, l’individu part alors à la recherche d’une protection collective.
Tous ensembles !
Pour créer un collectif, le plus simple est encore de définir un danger facilement identifiable.
Partir ensemble en guerre contre ce danger, clamer haut et fort que l’on finira par gagner et que tout ira mieux après rassure.
Il suffit de faire ce que l’on fait le mieux : obéir. Tous se joignent alors aux dernières directives et mesures.
Cette nouvelle soumission génère l’illusion rassurante d’une solution à portée de main : Même si elles sont délirantes, je suis les mesures, je me fais vacciner, et tout ira bien.
En guerre contre un virus
Ainsi, lorsqu’un homme politique déclare la guerre à un virus, il tente de se convaincre qu’en faisant disparaître un virus, il pourra en même temps résoudre ses troubles psychologiques.
Cela démontre aussi que les élites ont peur.
Et elles ont probablement plus peur que les autres.
Ce n’est pas vraiment surprenant car, en fin de compte, les plus narcissiques d’entre nous sont les hommes politiques…
En effet : portez au paroxysme le besoin d’être aimé et vous finissez précisément politicien !
Véritable trouble de la personnalité, le narcissisme se caractérise effectivement par une grandiloquence, une quête d’adulation et un manque d’attention envers les autres…
Autrement dit, pour arriver au pouvoir, il est indispensable d’être victime d’altérations narcissiques…
Un pouvoir narcissique
Un homme politique doit indubitablement s’aimer.
Ses avis sont tranchés car il lui est impossible d’admettre qu’il ait pu se tromper.
Se tromper signifierait de fait sa faillibilité, son imperfection.
Or, il doit toujours avoir raison pour se convaincre qu’il est parfait…
Et s’il a des doutes, soyez certains qu’il ne les montrera pas.
Un narcissique découvrant son aliénation, son erreur d’avoir poursuivi toute sa vie de mauvais buts devrait remettre en question toute son existence.
D’autant plus qu’au bout d’un moment les politiques finissent eux-mêmes par croire à leur supériorité…
Il y a donc très peu de chance que les élites puissent accepter d’admettre qu’elles ont fait des erreurs. Et avant de les admettre, elles utiliseront la police et ensuite l’armée pour s’éviter cette peine.
Nous sommes dans une impasse
C’est pourquoi les élites préfèrent faire appel au clivage de la société, un processus de défense mental primitif : bien ou mal, juste ou faux.
Dans ce contexte, il ne peut pas y avoir deux réponses à un problème.
La division de la société commence toujours en cherchant à démontrer que sa version est la bonne tout en projetant la culpabilité dans l’autre camp, les boucs émissaires qui sont systématiquement diffamés (négationnistes, idiots, nazis, antisémites, transphobes, covidiots, complotistes…)
Exemple…
Nous sommes en crise à cause du réchauffement climatique.
Les responsables sont les boomers, les climato-sceptiques, ainsi que ceux qui refusent de faire pipi sous la douche…
En aucun cas, les élites ne reconnaîtront leurs propres erreurs, car cela signifierait un aveu de faiblesse.
C’est une question de vie ou de mort pour un narcissique.
Espérer débattre ou discuter avec un fou est purement et simplement impossible.
Source : “Wir befinden uns in einer Kollektiv-Psychose” – Dr. Hans-Joachim Maaz im Gespräch
Né en ex-RDA, Hans-Joachim Maaz a étudié la médecine à l’université de Halle. il est devenu spécialiste en neurologie et en psychiatrie en 1974. Il a ensuite dirigé un service de neurologie et de psychiatrie à Beeskow, où il a obtenu le titre de spécialiste en psychothérapie en 1980. De 1980 à sa retraite en 2008, il a été médecin-chef de la clinique psychothérapeutique et psychosomatique de l’Evangelisches Diakoniewerk Halle. Sous l’égide de l’Église, il a pu travailler de manière relativement indépendante du régime de la RDA. Pendant la pandémie de COVID-19 en Allemagne à partir de 2020, il a adopté dans ses publications, interviews et conférences une position critique vis-à-vis des mesures prises, s’est solidarisé avec les manifestants et a également participé lui-même à des manifestations de protestation.
Photo d’illustration : 10 Cloverfiled Lane (2010) de Dan Trachtenberg : John Goodman maintient Mary Elizabeth Winstead enfermée dans un bunker. Il convainc la jeune femme que c’est pour son bien. Selon lui, à l’extérieur, des extraterrestres ont attaqué la race humaine.
Survivant d’une épidémie qui a transformé une partie de l’humanité en zombies.