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Bête comme un mouton… ou comme un homme

La dernière période glaciaire s’est terminée il y a environ 20 000 ans. Par la suite, le climat s’est réchauffé rapidement jusqu’à environ 6 000 ans avant notre ère, date à partir de laquelle la température moyenne n’a augmenté que très lentement jusqu’à l’accélération récente… probablement induite par l’homme et les gigantesques quantités de gaz à effet de serre qu’il émet depuis deux siècles à cause de la civilisation industrielle.

Quoi qu’il en soit, peu à peu, en devenant plus clémentes, les températures rendent l’agriculture possible… et nécessaire puisque la densité humaine augmente également.

C’est l’occasion ou jamais pour l’homme de laisser la barbarie pour toujours derrière lui, et d’entrer dans l’Histoire… Certains peuples récalcitrants comme les aborigènes d’Australie ou les Indiens d’Amérique du Nord seront embarqués de force dans le train du progrès par la bienveillante colonisation.

En attendant, la culture des céréales, comme le blé ou le riz, démontre à nos aïeux la valeur d’un domicile fixe puisque les agriculteurs doivent rester près de leurs champs pour surveiller leur culture… Cette sédentarisation très naturelle donnera lieu à l’avènement de la propriété, l’élaboration de systèmes politiques et du sentiment d’identité nationale.

Dans le même temps, les humains apprennent également à ne plus simplement dévorer les animaux, mais également à en exploiter les produits et les bienfaits. C’est le début de la domestication… Sous la surveillance de l’homme, le chien, le porc, le bœuf, l’âne ou le cheval subissent des modifications afin de constituer une espèce, ou une race, différente de la forme sauvage primitive dont ils sont issus.

Les animaux de compagnie et domestiques à la maison

Chacun s’est révélé être un compagnon idéal, l’un pour la chasse, l’autre pour sa viande ou le lait, les autres pour leur force de travail ou le transport de marchandises. Même leurs déchets sont exploitables puisqu’on peut les utiliser comme engrais.

Capturés jeunes, les animaux sauvages sont ainsi confiés aux femmes qui doivent les allaiter. Quant aux enfants, ils jouent avec eux dans la basse-cour pour qu’ils se familiarisent avec l’être humain.

Ce contact récurrent a permis aux animaux de s’imprégner de l’homme et de s’identifier à ce nouveau compagnon qui s’est substitué à leur mère… Nous croyons qu’ils nous renvoient de l’amour, de la reconnaissance, de l’affection… en réalité, c’est juste un mécanisme naturel de survie car nous les avons pervertis et leur avons fait subir un tel conditionnement physique qu’ils seraient désormais incapables de survivre de manière autonome sous les étoiles.

C’est ainsi que des générations de fermiers ont manipulé des races entières d’animaux jadis libres, fiers, sauvages et farouches pour les transformer en bêtes dociles, infantilisées, gauches, maladroites, craintives et idiotes, tout juste bonnes à servir l’homme…

Au final, la sédentarisation, la transformation agricole des paysages, la domestication des animaux et des plantes ont simplement abouti à séparer l’homme des organismes sauvages avec lesquels sa sensibilité et son esprit s’étaient originellement constitués.

Au fil du temps, l’homme s’est lui-même accommodé de l’entourage d’une « basse-cour » d’êtres amoindris, sélectionnés pour leur placidité, leur docilité et leur aptitude à prospérer en captivité.

Parfois, je me dis que la même domestication a peut-être été appliquée aux femmes… En effet, que sont devenues les femmes indépendantes, libres d’esprit, qui pactisaient autrefois avec le Diable ?

Cette thèse est très tentante, mais je préférerais croire qu’elle est fausse… car, si tel est le cas, la stupidité des êtres domestiqués ne peut finalement être que le reflet de la propre bêtise de l’homme, son avarice, son égoïsme et sa soif de pouvoir.

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